3,5 millions pour des likes

Le ministère de l’enseignement supérieur promet de doubler le budget alloué à la lutte contre les violence sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur. Pour l’année prochaine donc, l’enveloppe serait de 3,5 millions d’euros. Avec au moins 140000 d’étudiant.e.s concerné.e.s chaque année par des agressions ou des tentatives, le défis est de taille.

Sylvie Retailleau à déjà annoncé les contours de l’utilisation précise de ce budget conséquent. 

D’abord la création de cellules de signalement dans les grandes écoles et les universités. 

Ensuite, deux postes d’inspecteurs généraux veillant à la mise en place des dispositifs ont déjà été créés, et 900 personnes actrices du milieu universitaire ont été formées aux problématiques du traitement et de la prévention des VSS. Les projets de certaines associations vont être encouragés avec un lancement et un financement d’appels à projets à hauteur de 1,2 million d’euros.

Enfin, une campagne de sensibilisation au consentement va être lancé en partenariat avec l’association Sexe et consentement et Konbini. 

Un budget doublé pour une action de surface. En France, une étudiante sur 20 à déjà été victime de viol. Aussi une étudiante sur 10 a été victime d’agression sexuelle d’après le rapport de l’Observatoire des violences sexuelles et sexistes dans l’enseignement supérieur de 2020. L’installation partielle de cellule de signalement et une campagne d’affichage sur la notion du consentement ne sont pas suffisantes. 

Dans un pays où seulement 0,6% des viols déclarés par des majeurs font l’objet d’une condamnation, nous ne pouvons pas nous contenter de si peu. Une action publique, qui ne se base pas sur des médias privés, doit être menée, et elle doit aussi s’inscrire dans notre système juridique. Aussi le nombre d’inspecteurs généraux et de personnels formés par la ministère est clairement insuffisant. Avec près de 3 millions d’étudiant·e·s en France cette année, le recrutement et la formation prévu par le ministère paraît très peu ambitieux, voire complètement anecdotique. 

L’UEC se questionne du peu de réforme de fond qui va être mis en place à travers cette hausse de budget, mais aussi de l’absence de certaines thématiques. Comment parler de violence sexistes et sexuelles sans parler de prosititution étudiante ? De l’interdiction de certaines associations corporatistes qui encouragent des situation qui engendre des violences sexuelles ? 

Il faut traiter cette question unilatéralement, à l’université et dans le reste de la société. 

Pour cela nous revendiquons : 

  • Une éducation à la vie sexuelle et affective dès le plus jeune âge afin

de promouvoir l’égalité des genres, lutter contre les représentations sexistes et prévenir les violences sexistes et sexuelles. 

  • La justice et la protection pour les victimes de violences sexistes et sexuelles, ainsi qu’un réel accompagnement médico-social et judiciaire. Les personnes inculpées par la justice pour violences sexistes et sexuelles doivent être prises en charge par des personnes agréées et ce de manière obligatoire. 
  • L’abolition de la prostitution et notemment celle des étudiant.e.s. La fin de la précarité étudiante par l’instauration d’un revenu étudiant et du renforcement du Crous en est une étape. 
  • La formation de l’ensemble des agents du services public sur les questions des violences sexistes et sexuelles. 
  • La mise en place de cellule de veille et d’accompagnement par des professionnel·le·s qualifié·e·s pour les victimes de violences sexistes et sexuelles dans chaque université. 
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