904 millions d’économies sur le dos de l’enseignement supérieur

10 milliards de coupes budgétaires ont été annoncées, au 20h, par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire le 18 février. Un décret publié ce jeudi 22 février a ventilé les réductions drastiques de budget par ministère. Ces annulations de crédit représentent 3% du budget total de l’Etat.  Cela représente des dizaines de milliers de postes supprimés dans les services publics. Sans aucun débat démocratique les budgets de plusieurs ministères sont rabotés par décret. 

Le gouvernement affirme que ces coupes décidées hors de toute délibération démocratique porteront sur l’État et non sur les ménages.  Pourtant, ce sont bien eux qui seront touchés par le recul des services publics que de telles suppressions de budget induisent !

L’ESR en première ligne

L’enseignement supérieur et la recherche est l’une des missions les plus touchées par ces annulations de crédits. Cela s’inscrit dans la droite ligne de la politique de casse du service public de l’ESR. Ce sont 904 millions d’euros d’économies qui sont exigées, soit près de 3% de baisse par rapport au budget initial. Chaque année,  beaucoup d’universités finissent déjà dans le rouge et peinent à boucler leur budget. Avec ce décret, le gouvernement décide donc de généraliser cette situation à l’essentiel des établissements. 

Dans un premier temps, c’est la recherche se voit durement touchée. On ne peut estimer précisément le nombre de postes supprimés dans la recherche. Néanmoins, les annulations représentent pour les 3 programmes du ministère de l’ESR une baisse de 72% de la “hausse” annoncée en septembre pour 2024. 

Ensuite, pour le programme qui finance les organismes de recherche comme le CNRS ou l’INRIA, c’est une suppression de 5% de ses crédits. Soit une disparition de près de deux ans de crédit de la LPR. Pour le programme qui concerne les formations universitaires et la recherche, ce sont 80 millions en moins. Cela signifie des recrutements au statut dans les établissements de l’ESR et les financements de thèses qui se verront lourdement affectés. Le gouvernement fait le choix de faire l’impasse de la recherche. C’est faire l’impasse de l’avenir.

125 millions en moins pour la vie étudiante

Enfin, la vie étudiante se voit amputée de 125 millions d’euros. Malgré des alertes sur la précarité étudiante se multiplient, le gouvernement décide de priver cette mission de 4% de son budget. 

Ainsi, cette énième attaque contre l’ESR tourne le dos aux défis de l’avenir en privant l’ESR de conditions d’études dignes pour l’ensemble des étudiants et d’un soutien à la recherche. 

En réponse à cela, l’Union des Etudiants Communistes revendique au contraire un investissement massif dans ces missions. D’une part, nous devons recruter 15 000 professeurs minimum au statut d’enseignants-chercheurs.

D’autre part, la création d’un revenu étudiant est requise pour lutter contre la précarité étudiante.

Enfin, il est nécessaire d’associer cela à un investissement dans le CROUS. Ce sont autant de mesures essentielles pour rétablir ce service public après des années de casse libérale.

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