A l’université, les violences racistes prennent un visage décomplexé
Les mouvements réactionnaires, racistes et xénophobes se renforcent et s’organisent en France et en Europe. La multiplication des actes et des discours racistes et nationalistes sont une des manifestations les plus violentes de la crise que traverse la société libérale. Si l’université s’inscrit dans cette dynamique rétrograde, ce n’est pas seulement en étant perméable au reste de la société. La sélection universitaire, l’orientation racisée, les profs aux discours impérialistes, les violences racistes quotidiennes… l’enseignement supérieur organise activement la division raciste de la société et du travail.
Le décret cyniquement nommé “Bienvenue en France”, récemment mis en application, est un nouveau verrou néocolonialiste mis sur l’université. La hausse des frais d’inscription à plusieurs milliers d’euros s’ajoutent au parcours du combattant financier et administratif des étudiant.e.s étranger.e.s. Les plus pauvres, notamment les femmes, sont contraint.e.s d’abandonner leurs projets. La majorité de celles et ceux qui parviennent à s’installer en France pour étudier doivent s’endetter et se salarier à côté. Ce décret alimente l’idée selon laquelle les étudiant.e.s étranger.e.s n’ont pas leur place dans l’enseignement supérieur, alors qu’ils et elles font le même travail que leurs camarades de TD ou leurs collègues de labo. Alors que les sciences sociales françaises rejettent de plus en plus l’ethnocentrisme, “Bienvenue en France” nous impose d’aller dans le sens des universitaires réactionnaires : négation et mépris pour l’Histoire africaine et asiatique, banalisation de l’idéologie coloniale, invisibilisation des penseur.se.s, chercheur.se.s et artistes racisé.e.s, appropriation culturelle dans l’art, etc.
Par ailleurs, ce décret a donné un nouveau souffle aux groupuscules racistes et nationalistes sur les campus. Récemment, à l’université de Metz, plusieurs étudiant.e.s noir.e.s en deuxième année de sociologie ont subi un harcèlement raciste commis par certain.e.s de leurs camarades sur un groupe de conversation. Encore à Metz, des militant.e.s de l’Union des Étudiants Juifs de France (UEJF) ont été attaqués, frappés et gazés par le service d’ordre du Rassemblement national alors qu’ils s’apprêtaient à distribuer des tracts. Les étudiant.e.s racisé.e.s sont en permanence amené.e.s à justifier leur place à l’université, qui est construite pour les exclure en raison de leur origine, leur race supposée, ou leur religion.
Les violences racistes doivent être sanctionnées et leurs victimes doivent être protégées sur nos campus. Nous revendiquons l’ouverture de cellules d’écoutes sur toutes les facs qui puissent prendre en charge l’ensemble des étudiant.e.s victimes de toute forme de harcèlement. Nous exigeons la formation des associations et des personnels sur les violences racistes et leurs manifestations dans les facs.