En Algérie, les étudiant.e.s et les femmes en première ligne pour poursuivre la mobilisation
Depuis le 22 février, des millions d’algérien.ne.s sont mobilisé.e.s contre la volonté du clan présidentiel d’imposer un 5ème mandat du Président sortant, Abdelaziz Bouteflika. Après 6 semaines de forte mobilisation, les algérien.ne.s ont obtenu le report des élections présidentielles, la démission du premier ministre ainsi que la démission du président Abdelaziz Bouteflika.
Ces manifestations historiques, massives et populaires ont été majoritairement investies par les jeunes, notamment les étudiant.e.s. Malgré l’annonce de démission du président, les étudiant.e.s algérien.ne.s étaient hier dans la rue pour appeler à la poursuite des mobilisations. Le peuple algérien refuse la transition imposée par le gouvernement et revendique une transition réelle, plus longue, qui ne peut se faire sans l’instauration d’une nouvelle instance qui puisse gérer les élections.
Dans un pays ou 53% de la population a moins de 30 ans, le mouvement social se compose en grande partie de jeunes, particulièrement d’étudiant.es qui représentent plus de 43% d’entre elles et eux. Malgré la répression policière importante sur les campus, qui empêche les étudiant.e.s de s’organiser, ces dernier.e.s jouent un rôle essentiel dans les changements en cours et leur participation aux mobilisations est déterminante, notamment dans la lutte pour l’égalité femmes/hommes. Les femmes représentent aujourd’hui plus de la moitié de la population étudiante et doctorante. Elles restent cependant minoritaires dans le corps enseignant et sont peu à avoir accès aux postes à responsabilité. L’université est donc l’un des premier lieu où les femmes algériennes sont au premier rang des mobilisations sociales.
Le contexte économique et social dans lequel se trouve l’Algérie ne permet pas à la jeunesse, particulièrement aux étudiant.es, d’accéder à un emploi après leur études même si ces dernier.e.s sont fortement qualifié.es. Le chômage y est élevé et les femmes, notamment les jeunes, en sont les premières victimes (40% des femmes sont chômeuses). Cette forte précarisation des étudiantes explique en partie leur participation active dans les mobilisations actuelles. Face au manque de perspectives d’avenir, le rejet du modèle économique et social et l’exigence d’un nouveau modèle de société s’expriment de façon exacerbée chez les étudiant.e.s.
Nous apportons tout notre soutien au peuple Algérien et particulièrement aux étudiant.e.s et à la jeunesse algérienne mobilisée depuis six semaines pour le changement radical du système politique, l’amélioration des conditions de vie et d’études, l’accès à l’emploi, la justice social et l’émancipation de toutes et tous.