Face à la crise, aucun moyen pour les facs…

Hier soir, et suite au Conseil de défense, le Gouvernement s’est exprimé face à la Nation au sujet de la situation sanitaire.  

Au renforcement de mesures sanitaires avec la généralisation du couvre feu  à 18h  sur l’ensemble du territoire, le Gouvernement a annoncé la mise en place de mesures afin de faire face à l’épidémie, tout en maintenant l’activité éducative et économique du pays.  

C’est la première fois que la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal,  intervenait lors des conférences de presse du Gouvernement. 

Les mesures insuffisantes prises par le Gouvernement pour lutter contre la précarité étudiante ont été rappelées, à savoir la création de 20 000  jobs étudiants, alors même que le salariat étudiant constitue la première source d’échec à l’université. 

Sur les cours en distanciel ,la Ministre a évoqué le fait que le 100% distanciel mettait en difficulté nombre d’étudiants et d’étudiantes et ce en dépit de l’effort des enseignants et enseignantes. Alors que depuis le début de la crise, près d’un étudiant sur six ont arrêté leurs études, et que cette situation de décrochage massif risque fortement de s’aggraver, aucune solution n’a été avancée pour les universités. 

Vidal a annoncé une bien maigre ambition ce soir. A savoir le retour en présentiel des licences 1, à compter du 25 janvier prochain, pour des travaux dirigés en demi-groupe, dans l’objectif de créer les conditions d’une reprise échelonnée des cours de TD en présentiel pour l’ensemble des promotions. Mais Castex l’a réaffirmé, le Gouvernement ne planchera pas sur un plan de réouverture des universités sur le long terme. Rien non plus n’a été annoncé afin de rattraper le retard accumulé par les étudiants et les étudiantes depuis près d’un an. 

Si le problème est le brassage, et non la tenue de cours dans les amphithéâtres, il faut mettre en place un protocole sanitaire strict. Le Gouvernement a annoncé en grandes pompes ce soir, la mise en place de mesures pour éviter le brassage dans les centres commerciaux, pourquoi est-il impossible de le mettre en place à l’université ? Si le problème est la restauration, pourquoi dans le secondaire est-il possible d’ouvrir les cantines avec des mesures de distanciation renforcées mais impossible avec les restaurants universitaires  ? 

L’Union des étudiants et étudiantes Communistes demande au Gouvernement la mise en place d’un plan de ré-ouverture des universités et du rattrapage du retard accumulé. Des solutions existent pour permettre un retour sur les bancs des universités, rattraper le retard accumulé cette année,  tout en assurant la sécurité du personnel , des étudiantes et des étudiants face au covid-19.  L’UEC revendique de moyens à la hauteur de l’enjeu : la réquisition de locaux et de salles vides  afin de multiplier les espaces de cours, l’embauche de personnel éducatif et leur titularisation, l’ouverture des restaurants universitaires avec un protocole sanitaire à l’image des cantines dans le secondaire. 

Il est urgent d’investir massivement dans l’enseignement supérieur et la recherche afin de permettre d’ouvrir des milliers de places et ainsi garantir le droit à la poursuite d’étude : la formation et l’embauche de personnels éducatifs et administratifs est une nécessité ainsi que la réquisition, l’aménagement et la construction de nouveaux locaux. 

Et afin de lutter efficacement contre la précarité étudiante, L’UEC demande la mise en place d’un plan de lutte contre la précarité étudiante. Un investissement massif dans le CROUS doit être réalisé, afin de pouvoir développer les services du CROUS (Cité-Universitaires, Resto-U). L’ouverture de 500 000 logements étudiants supplémentaires est une première étape à ce plan de lutte afin de pouvoir assurer dans un premier temps une place en résidence universitaire pour chaque étudiant·e boursier. L’instauration d’un revenu étudiant, au-dessus du seuil de pauvreté et financé par une nouvelle branche de la sécurité sociale, est une nécessité pour lutter efficacement contre la précarité étudiante et permettre à chaque étudiant·e de poursuivre ses études.

Pour nos formations et notre avenir,  l’UEC appelle les étudiants et les étudiantes à se mobiliser partout en France, le 20 janvier prochain.