La mobilisation étudiante en danger
Ce lundi 9 novembre la loi dite “loi de programmation de la recherche” (LPR) a atteint un nouveau stade dans la destruction de l’université publique comme lieu de l’émancipation. La commission mixte paritaire (CMP) qui était chargée de trancher les points de désaccords persistants entre l’Assemblée nationale et le Sénat à fait le choix du pire en intégrant notamment l’amendement 147 proposé par le sénat.
De ce fait apparaît un nouvel article: le 20 bis AA qui dispose que :
« Le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité en vertu de dispositions législatives ou réglementaires ou y avoir été autorisé par les autorités compétentes, dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement, est passible des sanctions définies dans la section 5 du chapitre Ier du titre III du livre IV du code pénal ».
Cet article est sûrement l’un des plus graves articles de cette loi déjà rejetée par la majorité de la communauté universitaire. Il sonne clairement la fin de la contestation sur les universités et mène foncièrement à une dérive autoritaire.
La manœuvre du gouvernement est grossière, cet ajout est fait en plein confinement pendant que les universités sont fermées empêchant ainsi une contestation de la communauté universitaire et de ses organisations. Le nouveau délit qui a été introduit montre que ce sont ces organisations qui se trouvent en réalité au centre du viseur gouvernemental. Car ce sont bien elles, qui seront les premières victimes de la pénalisation des contestations dans les établissements. De plus, le passage de cet article en commission mixte paritaire court-circuite les oppositions dans le parlement en plus d’empêcher la contestation sur le terrain.
L’Union des Étudiant·e·s Communistes dénonce cette nouvelle attaque envers l’enseignement supérieur et la recherche. Le gouvernement de Macron répond une fois aux contestations estudiantines par l’autoritarisme.
L’Union des Étudiant·e·s Communistes demande l’abandon de la LPR. C’est un tout au projet dont a besoin l’ESR, à commencer par de réels moyens afin de garantir l’égalité d’accès à des formations de qualité.