La précarisation des enseignants et enseignantes du supérieur met en péril nos études
Alors que le contexte sanitaire a mis en lumière l’incapacité de l’Enseignement Supérieur à faire face à la crise et à fournir aux étudiantes et étudiantes un accès égal à de bonnes conditions d’études, le Gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de faire passer une loi qui assène un coup fatal au système universitaire français.
Les modifications apportées par l’Assemblée nationale et le Sénat lors des sessions parlementaires et lors de la commission mixte paritaire qui a adopté la version finale du texte qui sera adopté définitivement le 17 novembre prochain sont venues aggraver un projet déjà suffisamment dangereux s’il était amené à être adopté en l’état.
Outre le fait d’acter la mise en concurrence de l’ensemble des établissements, des formations et des étudiant·e·s en créant des universités à deux vitesses, la loi de programmation de la recherche fixe l’embauche massive d’acteurs de la recherche publique par le biais de contrats précaires (CDI à la mission, chaires juniors, contrats doctoraux de droits privés). Et en laissant la possibilité aux établissements de recruter des enseignants et enseignantes ne disposant pas de la qualification du Conseil National des universités, c’est le cadre national des recrutements qui n’est plus garanti.
La loi de programmation de la Recherche en organisant la précarité de nos enseignants et enseignantes met en danger nos études et va venir aggraver une réalité déjà bien présente. Aujourd’hui et selon les universités 40 % à 80 % des travaux dirigés sont déjà dispensés par des enseignant·e·s précaires, et pour les étudiants et étudiantes le fait est que cette situation n’assure pas la continuité des apprentissages sur l’année et le bon suivi des savoirs.
L’Union des étudiant·e·s Communistes dénonce les conclusions de la Commission mixte paritaire et demande à ce que la LPR qui doit être adoptée définitivement mardi 17 novembre à l’Assemblée nationale soit abrogée.
C’est un tout autre projet dont nous avons besoin pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche. L’UEC demande la formation et le recrutement massif de personnels éducatifs au Statut, garantissant la sécurité des agents publics, le caractère national de l’ESR et assurant un égal accès à des formations de qualité pour l’ensemble des étudiants et étudiantes sur l’ensemble du territoire.
Et alors que le confinement à un impact considérable sur nos apprentissages, nous demandons à ce que les établissements d’enseignements supérieurs ouvrent leurs portes rapidement, par la mise en place d’un protocole sanitaire strict. L’UEC revendique le dégel des postes et l’embauche d’ enseignants et d’enseignants étant arrivé·e·s en seconde ou troisième position dans les concours afin de pouvoir multiplier les espaces de cours.