La réouverture progressive des universités enfin mise en place
Alors qu’initialement, les universités devaient rouvrir leurs portes courant février, un communiqué de Matignon annonce l’organisation de la réouverture progressive des universités début janvier. C’est une très bonne nouvelle qui fait suite à de nombreuses interpellations de présidents d’université ou de différentes organisations étudiantes comme l’UEC.
En effet, la “continuité pédagogique” a aggravé des inégalités déjà persistantes dans l’Enseignement supérieur et la recherche. Les cours en distanciels ont montré leurs limites, le numérique ne peut égaler la qualité du présentiel, avec notamment des inégalités d’accès aux ressources qu’elles soient matérielles ou pédagogiques.
Sans accompagnement pédagogique, les savoirs sont devenus de simples contenus mis à dispositions des étudiantes et des étudiants laissés seuls face à leur apprentissage, entraînant un retard conséquent et un décrochage pour nombre d’étudiants et d’étudiantes.
Il nous faut rattraper le retard accumulé depuis des mois. Cependant, il est impossible de le rattraper sans un investissement massif dans l’Enseignement Supérieur.
Pour rattraper le retard accumulé, tout en assurant la sécurité des élèves et du personnel face au contexte sanitaire, il faut multiplier les espaces de cours. Cela passe par le dégel des postes d’enseignant·e·s et le recrutement des candidats et des candidates étant arrivé·e·s en seconde et troisième position au concours. En attendant l’ouverture totale des universités, le Gouvernement doit mettre des moyens en place pour que chaque étudiant·e puisse étudier dans de bonnes conditions matérielles, en mettant à disposition les ressources numériques indispensables.
La crise sanitaire a mis en lumière l’incapacité de l’Enseignement Supérieur à fournir aux étudiantes et étudiantes un accès égal à de bonnes conditions d’études. Ce sont bien les politiques libérales menées depuis une vingtaine d’années, le choix du profit et de la rentabilité qui ont dégradé le service public de l’université.
Afin de répondre aux défis de demain, il faut ouvrir des places dans des formations de qualité, qu’elles soient accessibles à toutes et tous, sur l’ensemble du territoire. Il est donc urgent d’investir massivement dans l’enseignement supérieur et la recherche afin de former et recruter le personnel enseignant et administratif de demain, construire de nouveaux locaux afin d’augmenter la capacité d’accueil. Le budget de 23,9 milliards annoncé par Frédérique Vidal la semaine dernière est loin d’être à la hauteur de l’enjeu.
La précarité des étudiants et des étudiantes explose comme le démontre les nombreuses distributions de repas à destination des étudiant-e-s partout en France. Sans compter qu’un nombre important d’étudiant·e·s ont dû arrêter leurs études parce que plongé·e·s dans une trop grande précarité.
L’UEC appuie la proposition de loi des député·e·s communistes et demande la mise en place d’un plan de lutte contre la précarité étudiante.
Un investissement massif dans le CROUS doit être réalisé, afin de pouvoir développer les services du CROUS (Cité-Universitaires, Resto-U). L’ouverture de 500 000 logements étudiants supplémentaires est une première étape à ce plan de lutte afin de pouvoir assurer dans un premier temps une place en résidence universitaire pour chaque étudiant·e boursier.
L’instauration d’un revenu étudiant, au-dessus du seuil de pauvreté et financé par une nouvelle branche de la sécurité sociale, est une nécessité pour lutter efficacement contre la précarité étudiante et permettre à chaque étudiant·e de poursuivre ses études.