Le mirage du classement de shanghaï

À deux semaines de la rentrée, le classement de Shanghaï fait sa sélection des meilleures universités à travers le monde. 

Cette année, l’université Paris-Saclay augmente son classement de trois places en se hissant à la 12e place. Une fierté pour son ancienne directrice maintenant ministre de l’enseignement supérieur Sylvie Retailleau. 

Le prix à payer pour entrer dans ce classement est rude puisque les conditions de travail et d’étude n’ont cessé de se dégrader en France. En effet, le classement ne prend en compte que les prix ou les publications et non, le nombre de places ouvertes dans l’année, la précarité étudiante ou encore le type de contrat utilisé pour les professeurs. 

La concurrence internationale mise en place sur la base de résultats est néfaste pour nos universités. Elle favorise la sélection, le résultat individuel et la création de méga pôles universitaires. 

Pourtant l’objectif de l’université ne devrait pas être compétitif mais bien de diffuser les savoirs et de créer de la connaissance. Notre enseignement supérieur semble donc avoir perdu sa boussole. Avec notamment 85 000 lycéens et lycéennes laissés sur le bord du chemin avec Parcoursup. 

Les chiffres ne trompent pas, ainsi la diminution du nombre de doctorants n’a rien de positif mais devrait plutôt nous inquiéter. Car si nous ne parvenons plus à former les générations, les futurs travailleurs, notre pays ne pourra plus avancer. Pourtant nous avons besoin, plus que jamais de réindustrialiser la France, d’investir dans de nouvelles technologies notamment dans le domaine climatique. 

Le projet pour l’enseignement supérieur et la recherche doit aller à rebours de ce que nous offrent ces classements. Ainsi, nous devons pousser pour l’ouverture de nouvelles universités partout sur le territoire. Elles doivent permettre à 100% des jeunes qui souhaitent poursuivre leurs études dans le supérieur de pouvoir le faire et ce au plus proche de chez eux. Cela va de paire avec la fin de la sélection sociale mis en place par les plateformes. 

Aussi, nous devons être ambitieux pour l’ESR. Trop de filières innovantes sont laissées aux mains de l’enseignement privé lucratif. L’investissement dans l’ouverture de ces filières dans le public doit permettre l’égal accès de celles-ci. Ainsi, former des travailleurs et travailleuses quelque soit leurs origines sociales.