Lettre ouverte à Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement Supérieur et la Recherche
Pouvoir d’achat : La situation des étudiantes et des étudiants ne doit pas être oubliées
Madame la ministre,
Depuis plusieurs années, nous alertons le gouvernement sur les conditions économiques et sociales des étudiantes et des étudiants. Déjà inquiétante avant la crise sanitaire, la situation s’est largement dégradée et nous tirons, par cette lettre, la sonnette d’alarme.
Chaque année le coût de la vie augmente et l’inflation qui touche notre pays, a frappé les étudiantes et étudiants de plein fouet. Il est devenu urgent de trouver une solution à la précarité grandissante et accablante pour les étudiantes et étudiants.
Le prix des loyers explose et va amplifier les difficultés pour chacune et chacun à trouver un logement décent à un prix raisonnable. Dans certaines villes, comme Angers, la situation est déjà tendue. Tous les ans, des étudiantes et étudiants commencent l’année dans un camping ou dans leur voiture faute de logements. Il est impossible de réussir à étudier dans ces conditions.
En outre, ce n’est pas seulement la question du logement qui nous préoccupe.
En effet, c’est aussi la capacité à pouvoir s’alimenter suffisamment et sainement qui va fortement diminuer. Près d’un étudiant sur deux déclare déjà sauter un repas. Ainsi, les images des files alimentaires interminables que l’opinion publique semble avoir oubliées vont revenir à grands pas, dès la rentrée.
Est-ce cela que vous voulez montrer de l’enseignement supérieur et la recherche ?
Les seules mesures durables qui ont été mises en place sont une baisse des APL en 2017, la hausse de la CVEC et une sélection de plus en plus dure. À côté, ce ne sont que des “mesures pansements” qui n’ont en rien amélioré la situation. La hausse des bourses et la petite aide de 100€ sont insuffisantes vis-à-vis de la situation d’urgence qui plane au-dessus de l’université.
L’enseignement supérieur et la recherche publique tout entier menacent de s’effondrer par la politique libérale appliquée depuis des années et les premières et premiers impacté.e.s sont les étudiantes et les étudiants.
Pour chacune et chacun d’entre nous, nous voulons un avenir meilleur et la possibilité d’étudier dans les meilleures conditions possibles. Afin, à terme, d’avoir la jeunesse la mieux formée pour faire face aux prochains défis socio-économique et écologique qui nous font face. Par cette lettre, nous ne souhaitons pas vous étaler une vision misérabiliste des étudiantes et étudiants. Il s’agit bien de remettre au cœur de nos discussions un problème de fond qui impacte l’ensemble de la société.
Dans cet objectif commun, nous sommes prêt.e.s à réfléchir ensemble à une solution durable et donc vous rencontrer pour échanger sur ces enjeux.
Léna Raud,
Secrétaire nationale de l’Union des Étudiantes et Étudiants Communistes.