Mon Master ferme ses portes
Dimanche 24 mars à 23h59 a pris fin la phase de vœux de “Mon Master”. D’ores et déjà, nous savons que nombre d’étudiant·e·s titulaires d’une licence n’auront pas de master à la rentrée prochaine. Nous savons aussi que si ces étudiant·e·s n’ont pas de place en master ce n’est pas en raison d’un manque de compétence ou de motivation, mais bien parce qu’il n’y a pas la volonté politique d’ouvrir plus de places en master.
Des stages discriminants
La prise en compte dans “Mon Master” des expériences passées ainsi que des stages est un élément de discrimation majeur entre les étudiant·e·s. Alors que certain·ne·s peuvent se permettre de consacrer leur été à des stages non rémunérés, d’autres sont contraint·e·s de travailler pour subvenir à leurs besoins financiers. Cette disparité aggrave les inégalités et accentue les chances de succès des étudiant·e·s issus de familles privilégiées.
Des dossiers trop lourds
Aussi, d’une filière à l’autre les demandes sont très variées. Notamment avec des demandes importantes de projets de recherche en vue du mémoire de fin d’étude. Mon Master ne laisse qu’un petit mois pour remplir l’ensemble des dossiers avec à chaque fois des contenus différents. Cette situation est génératrice d’un stress intense chez les étudiant·e·s qui doivent déjà assurer leurs examens.
Une autocensure qui renforce l’orientation genrée
L’autocensure constitue également un phénomène préoccupant, surtout chez les étudiantes. Nombreuses sont celles qui se découragent face à la perspective d’entreprendre des études longues ou de s’inscrire dans des filières où elles sont traditionnellement sous représentées. Cette autocensure renforce les stéréotypes de genre et perpétue les inégalités dans l’accès aux études supérieures.
Une absence d’alternative satisfaisante
Face à ce tableau peu encourageant, de nombreux·se étudiant·e·s se retrouvent contraint·e·s de faire des choix par défaut. Faute d’alternative satisfaisante, ils optent pour des parcours qui ne correspondent pas nécessairement à leurs aspirations professionnelles ou intellectuelles. Cette situation ne satisfait personne et témoigne de l’urgence d’une réforme en profondeur de l’accès au master.
Un combat contre la sélection sociale
Mon Master n’est finalement qu’une solution de facilité de la part du gouvernement pour ne pas mettre suffisamment de moyens dans l’enseignement supérieur et la recherche. Ce sont les enfants de travailleurs qui paient le prix de ce désengagement de l’État dans le financement public de l’université et de l’accès aux masters.
Ainsi l’Union des Étudiant·e·s Communistes revendique :
- La fin de la sélection dans l’ESR et notamment en master
- Un recrutement massif de professeurs à l’université
- La construction d’universités supplémentaires pour répondre aux besoins de la population et aux nouveaux enjeux nationaux.