Mon Master ou le recul de l’université pour tous et toutes
La plateforme Mon master ouvrait ses portes hier, le 1er février 2023. Celle-ci ne représente en rien une avancée dans la lutte contre la sélection sociale à l’université.
Ces dernières années, nous avons observé une augmentation du nombre d’inscriptions en licence avec plus d’un million de personnes inscrites en 2020-2021. Les capacités d’accueil en licence sont déjà en dessous du nombre de candidats. Ainsi, à l’entrée en master on observe un effet entonnoir avec un nombre de places disponibles encore plus restreint. Alors, la sélection en master est d’autant plus cruelle pour ces nombreux candidats aux masters qui ne sont admis dans aucun master.
Une accentuation de la sélection sociale
Cette plateforme risque d’accentuer la sélection sociale déjà mise en place par e-candidat. Avec l’autonomie des universités, nous assistons à une véritable libre concurrence entre les établissements. Cela passe par des algorithmes opaques, qui une fois de plus vont défavoriser les classes populaires et les universités de « second rang ».
De plus, avec une application dès cette année, les étudiant·e·s devront formuler un certain nombre de vœux dès ce mois de mars, dévalorisant le second semestre de la L3. Aussi, cette nouvelle plateforme sera une réelle source de stress pour des étudiant·e·s de L3 qui n’ont aucune connaissance de celle-ci.
Enfin, pour les équipes pédagogiques, cette nouvelle voie de sélection constitue une charge de travail administrative considérable, au détriment de la formation.
Un combat contre la sélection
C’est un combat plus global qui s’ouvre avec cette réforme. Celui de combattre la sélection sociale à tous les échelons de l’université. Mais aussi de combattre le projet d’ESR à deux vitesses qu’essaye de nous imposer le ministère.
Notre projet est celui d’une université accessible sans d’autres conditions que celle de l’obtention du bac. Aussi, nous souhaitons une offre uniforme de formation sur l’ensemble du territoire. Enfin, nous revendiquons le droit effectif à la poursuite d’études qui s’accompagne évidemment d’un revenu étudiant pour sécuriser les parcours universitaires de toutes et tous.