Mon Master : Pour qu’ils comprennent !
Ce mardi 4 juin, les premiers résultats d’admission de la plateforme MonMaster étaient annoncés. Cette année encore, c’est la douche froide pour de nombreux étudiants. Beaucoup font face à des refus, placement sur une liste d’attente interminable et renvoi à la phase complémentaire.
L’année dernière, sur 200 000 candidats, 78 000 n’avaient pas de proposition d’admission après la phase principale. Cela représente 42% des étudiants laissés sans solution. Parmi eux, 68 200 soit 37% des candidats, se voyaient sans formation à l’issue de la phase complémentaire.
Un tri scolaire qui cache un tri social
Cette plateforme de sélection à l’entrée en Master a été mise en place il y a 2 ans par le gouvernement. Elle devait gérer la pénurie de places dans l’enseignement supérieur sur le modèle de Parcoursup. Elle opère en réalité un tri scolaire qui brise des projets d’orientation.
Ce tri scolaire cache un tri social. Mon Master est une source de stress pour les étudiants en 3e année de licence et un vecteur d’aggravation des inégalités. Cela passe notamment par la valorisation des expériences passées et des stages. Alors que la très grande majorité des étudiants ne peuvent se permettre de consacrer leur été à des stages non rémunérés.
Ce sont aussi les exigences de certaines filières qui réclament des projets de recherche et de mémoire qui pénalisent les étudiants. La multiplication des demandes dans des filières qui n’ont rien à voir entre elles décuplent les projets de recherche parfois très éloignés des envies des jeunes.
Un droit à la poursuite d’étude
Le droit à la poursuite d’études est nécessaire. Pourtant la sélection en Master laisse sur le carreau de nombreux étudiants pourtant titulaires d’un diplôme leur ouvrant, en droit, l’accès au Master. L’annonce des résultats d’admission en M1 avant même ceux de réussite en L3 entérine ce choix du gouvernement.
En conséquence, le nombre d’inscriptions en M1 baisse d’année en année. Tandis que le nombre d’inscriptions en L3 poursuit sa trajectoire de croissance. À l’issue de leur L3, les nombreux laissés-pour-compte de l’algorithme se voient donc contraints d’accepter des contrats précaires, de la mission d’intérim au service civique.
Cette année encore, MonMaster est une fabrique de précarité pour les jeunes.
Agissons !
Face à cette situation, l’UEC propose de faire remonter à la ministre vos témoignages. Loin des réalités de la sélection sociale, Sylvie Retailleau doit ouvrir les yeux. Le 25 juin nous lui enverrons une lettre avec vos témoignages.