Monsieur Hetzel, pouvons-nous encore parler de paix ?
Le 4 octobre dernier, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a publié un communiqué de presse adressé aux présidents d’université au sujet des manifestations étudiantes en lien avec le “conflit israelo-palestinien”. Monsieur Hetzel condamne les “manifestations et prises de position de nature politique” sous prétexte d’atteinte “aux principes de neutralité et de laïcité du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche”. Il souligne ensuite “l’obligation” des directeurs d’établissement de prévenir les “risques éventuels”, en somme d’interdire les manifestations pour la paix au Proche-Orient.
Le triste anniversaire de l’attentat terroriste du Hamas du 7 octobre 2023 ne doit pas être un prétexte pour interdire les mobilisations pour la paix au Proche-Orient. Cette atteinte au droit de manifestation ainsi qu’à la liberté académique des universités n’est ni justifiée, ni proportionnée.
L’enseignement supérieur doit permettre aux étudiants de se forger leurs opinions en s’ouvrant au monde. Le principe de “neutralité” propre au service public n’implique pas la répression des prises de position politiques des étudiantes et étudiants. Cette justification constitue une atteinte au principe de la liberté académique des universités.
Aussi, prendre comme prétexte de ces interdictions une hypothétique atteinte à la laïcité est grave et malhonnête. Cette seconde justification essentialise à la fois les populations palestinienne et israélienne à un culte. Or, la situation au Proche-Orient ne relève pas d’un conflit religieux mais bien d’une situation de lutte coloniale.
L’Union des Étudiant•e•s Communistes :
- Dénonce l’attaque frontale du gouvernement à l’encontre du principe de liberté académique, ainsi que la répression à l’encontre du mouvement pour la paix et l’autodétermination des peuples.
- Revendique un cessez-le-feu immédiat au Proche-Orient.
- Revendique la construction d’une paix juste et durable qui induit le respect des frontières et de la souveraineté de chaque État.
- Revendique la reconnaissance par la France, de l’État de Palestine aux frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.
- Revendique la libération des prisonniers politiques palestiniens ainsi que des otages israéliens.