Nos universités ne céderont pas la place à l’islamophobie

Hier soir, un document officiel de l’université de Cergy-Pontoise était partagé sur les réseaux sociaux, dans lequel les personnels de l’université sont priés de répertorier des « signaux faibles » censés permettre de déceler le « processus de radicalisation » parmi les étudiant.e.s et leurs collègues. En réaction au tollé sur les réseaux sociaux provoqué par le document, un communiqué de l’université est sorti, disant regretter la maladresse de celui-ci, et annonçant le retirer.

Cependant, ce document n’est pas une erreur dont Mme Vidal pourrait se dédouaner, comme elle a tenté de le faire. Il fait suite à un document du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, qui encourage le listage et la délation d’étudiant.e.s ou de personnels sur la base de critères qui, dans le contexte actuel, visent de toute évidence les personnes supposément ou réellement musulman.ne.s. A Lille, le document du ministère a été relayé aux personnels, en les invitant à contacter le fonctionnaire sécurité défense (FSD), désigné comme le “référent radicalisation”. Les propos tenus par M. Blanquer, selon qui le port d’un voile ou d’un foulard “n’est pas souhaitable”, ne font donc pas exception, et la démarche du gouvernement semble donc sérieuse et d’une gravité extrême.

L’existence de tels documents est horrifiante, et menace les libertés des étudiant.e.s et personnels qu’ils visent. Nous nous joignons au récent communiqué de la Ligue des droits de l’Homme, qui “attend une prise de position ferme et sans ambiguïté du gouvernement afin de rappeler les principes de la loi de 1905 sur la laïcité, une condamnation explicite de tous propos et actes islamophobes en particulier lorsqu’ils sont tenus par des représentants de la République et l’engagement d’une action plus générale pour endiguer ce phénomène violant les principes républicains les plus fondamentaux.”

Les étudiant.e.s communistes adressent tout leur soutien et toute leur solidarité à leurs camarades de classe, professeur.e.s, ainsi qu’aux personnels visé.e.s par ce document. Le document “Prévenir la radicalisation dans l’enseignement supérieur et les organismes de recherche” doit être retiré et des excuses publiques doivent être rendu.e.s aux milliers d’étudiant.e.s et de personnels qu’il a profondément affecté.e.s.