Précarité étudiante et cours à distance : le cynisme du Gouvernement n’a plus de limite !

Le Premier ministre Jean Castex s’est exprimé aujourd’hui en fin de matinée pour expliquer l’allocution du Président de la République mardi soir face à la nation. Celui-ci avait annoncé que les universités resteraient fermées jusqu’à fin janvier et qu’elles pourraient accueillir de nouveau l’ensemble des étudiants et des étudiantes à la mi-février. 

Le cynisme de l’exécutif ne semble avoir aucune limite. Jean Castex a annoncé avec la Ministre du travail, Elisabeth Borne, la création de 20 000 jobs étudiants de 10h par semaine  pour près de  45 000 étudiant·e·s ne parvenant pas à se loger. 

La situation dans laquelle se trouve des milliers d’étudiant·e·s est alarmante, la précarité étudiante explose. La seule solution proposée par le Gouvernement pour les 2,7 millions d’étudiant·e·s de France est la création de 20 000 jobs étudiants, alors même que le salariat étudiant constitue la première source d’échec à l’université.

Le Premier ministre n’est pas non plus revenu sur la situation pédagogique des étudiants et des étudiantes. Pas une seule fois depuis le début de la  crise sanitaire, qui a renforcé une crise éducative déjà existante, la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal  ne s’est exprimée sur ce sujet. 

Cela fait près de 6 mois que les étudiants et les étudiantes n’ont pas eu de cours en présentiel. 

Pour nombre d’élèves en première année, qui ont déjà passé une fin d’année de terminale catastrophique avec le premier confinement et une “continuité pédagogique” inexistante,  le fonctionnement normal de l’enseignement supérieur leur est inconnu. Le retard accumulé ces derniers mois aurait pu être rattrapé à la rentrée, mais rien n’a été mis en place en ce sens. 

Les cours en distanciels ont montré leurs limites, le numérique ne peut égaler la qualité du présentiel  :  inégal accès aux ressources, organisation de l’université défaillante, difficulté à suivre les cours sans réel accompagnement pédagogique. 

La fermeture des universités jusqu’en janvier signifie que les étudiants et étudiantes passeront leurs partiels du premier semestre sans avoir pu revenir en cours en présentiel. La possibilité est donnée aux universités d’organiser les examens en ligne ou en présentiel selon un protocole sanitaire strict, accentuant les inégalités entre les élèves. 

Les étudiant·e·s ne veulent pas d’un diplôme au rabais. La situation exceptionnelle exige la réquisition de tous les centres d’examens nationaux ainsi que de tous locaux pouvant accueillir des épreuves écrites, permettant de garder des distances d’un mètre entre les étudiant·e·s. 

L’Union des étudiant·e·s Communistes revendique l’ouverture la plus rapide possible des établissements d’Enseignement Supérieur. Pour rattraper le retard accumulé,  tout en assurant la sécurité des élèves et du personnel, il faut multiplier les espaces de cours.  Cela passe par le dégel des postes d’enseignant·e·s et le recrutement des candidats et des candidates étant arrivé·e·s en seconde et troisième position au concours. En attendant, le Gouvernement doit mettre des moyens en place pour que chaque étudiant·e puisse étudier dans de bonnes conditions matérielles, en mettant à disposition les ressources numériques indispensables.

L’UEC appuie la proposition de loi des député·e·s communistes et demande la mise en place d’un plan de lutte contre la précarité étudiante. 

Un investissement massif dans le CROUS doit être réalisé, afin de pouvoir développer les services du CROUS (Cité-Universitaires, Resto-U). L’ouverture de 500 000 logements étudiants supplémentaires est une première étape à ce plan de lutte afin de pouvoir assurer dans un premier temps une place en résidence universitaire pour chaque étudiant·e boursier. 

L’instauration d’un revenu étudiant, au-dessus du seuil de pauvreté et financé par une nouvelle branche de la sécurité sociale, est une nécessité pour lutter efficacement contre la précarité étudiante et permettre à chaque étudiant·e de poursuivre ses études.