Quand la cour des comptes ferme les yeux
Dans un nouveau rapport concernant les universités et les territoires, la Cour des comptes continue de pointer des dysfonctionnements. Néanmoins, elle ne donne aucune solution attaquant au cœur du problème.
En effet, dès l’introduction, les choses sont dites : il existe une disparité et une inégalité d’accès à l’université liées à leur implantation territoriale, mais aussi aux inégalités sociales entre étudiant·e·s.
Le rapport déplore donc une plus faible présence des jeunes issus de familles ouvrières ou d’employés. Pourtant à aucun moment, la sélection n’est mise en cause dans ce rapport. Pour la Cour des comptes, seule la reproduction sociale jouerait un rôle car les jeunes de la classe laborieuse choisissent des études courtes.
Une absence de solutions viables
Ensuite, dans l’ensemble du rapport des éléments sont mis en évidence sans que de vraies solutions soient données. À l’image de l’analyse sur la disparité entre les universités dites “compétitives” et les “petites et moyennes” universités” où on ne parle pas de compétitivité nocive entre les universités, mais simplement de trouver une nouvelle dénomination pour différencier les établissements.
Pas étonnant que France Université ait salué ce rapport. Nous sommes face à un gouvernement qui constate la reproduction sociale, et qui l’encourage dans une politique de sélection et de compétitivité à tous les échelons de l’université. La loi ORE, la LPR, la hausse des frais d’inscription… toutes ces réformes n’ont servi qu’à une chose : créer un système d’université de succursales pour les classes populaires et d’élites pour les autres.
À l’inverse, l’Union des Étudiant·e·s Communistes s’inquiète de voir un rapport si peu objectif qui ne s’attaque en rien au fond du problème en confortant la libéralisation de l’université.
En plein cœur d’un mouvement social où les étudiant·e·s prennent massivement part, il est temps de mettre des mots sur les maux que l’université subit depuis des décennies.
Ainsi, l’UEC revendique :
- Le retour à des universités de proximités
- Le financement 100% public des universités
- La fin de la sélection tout au long du parcours universitaire
- Création d’un service public de l’orientation.