Réforme des bourses : des annonces toujours insuffisantes
Sylvie Retailleau a annoncé les premières mesures pour lutter contre la précarité étudiante.
La ministre a tout de suite mis en avant l’augmentation du budget dédié aux bourses de plus de 500 millions d’euros. Pour le gouvernement, cela représente deux choses : 35 000 boursier·e·s en plus, ainsi qu’une augmentation des bourses d’au moins 37 euros par mois (soit 370 euros/an). Aussi, le ministère a aussi annoncé que 140 000 boursier·e·s (environ 20 % du nombre total de boursier·e·s) basculeront à l’échelon de bourse supérieure.
Ensuite, celle-ci a annoncé que les effets de seuils disparaîtront progressivement. La ministre garantit donc qu’à la rentrée 2023, aucun·e étudiant·e ne verra sa bourse diminuer ou enlever suite à une modification de la situation financière de leurs parents.
Enfin, le repas CROUS à 1 euro, mis en place grâce à la mobilisation des étudiant·e·s précaires durant la période covid, sera pérennisé pour les étudiant·e·s boursier·e·s.
Ce qui peut sembler comme une victoire face à la mobilisation étudiante est à prendre avec des pincettes.
Cette réforme ne mettra pas fin à la précarité étudiante. D’une part, les bourses seront toujours conditionnées aux revenus des parents. Ensuite, une augmentation de 37 euros, ce n’est pas suffisant lorsque 1 étudiant sur 2 est obligé de travailler pour subvenir à ses besoins, et que nous sommes 46% à devoir sauter un repas par jour.
D’autre part, concernant le repas à 1 euro, nous demandions à ce que celui-ci soit étendu à l’ensemble des étudiant·e·s. Là encore, le besoin des étudiant·e·s n’a pas été écouté.
Face à cette réforme des bourses, qui d’après ces premières annonces, semble largement incapable de répondre aux réels besoins des étudiant·e·s, l’UEC revendique :
- La mise en place d’un revenu étudiant, au-dessus du seuil de pauvreté et financé par une nouvelle branche de la sécurité sociale.
- Le repas Crous à 1 euro pour l’ensemble des étudiant·e·s.
- La gratuité de l’ensemble des formations pour toutes et tous