Réforme des études de santé : un écran de fumée !
La Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche s’est exprimée face au Sénat le mercredi 19 mai au sujet de la réforme des études de santé.
Pour Frédérique Vidal, la réforme modifiant les conditions de passage en seconde année permettrait de mettre fin à un système qui conduisait à plus de 60% des candidats et des candidates sans reconnaissance d’acquis après deux ans d’études.
Si cette volonté peut paraître louable, force est de constater que dans les faits la réalité est toute autre. Alors que le Gouvernement avait annoncé la fin du “Numérus Clausus”, entre la première et la seconde année, au profit du “Numérus apertus”, c’est une autre forme de sélection qui s’est mise en place.
Ce sont les universités qui vont fixer localement le nombre d’étudiants et d’étudiantes sélectionnées pour la seconde année, en fonction de leur nombre de places dont elles disposent, en lien avec les besoins de l’Agence régionale de santé.
De plus, la fin du redoublement a été signée avec la réforme, nombre d’étudiants et d’étudiantes en première année de PASS seront forcés de se réorienter dans une licence ne correspondant pas à leur aspiration ou de changer d’université.
Le nombre de places en filière en études de santé n’augmente pas suffisamment. Le Gouvernement a annoncé 16 700 places en seconde année d’études de santé, soit seulement 1700 places en plus comparé à l’année précédente. Au-delà de ça, le nombre maximal d’étudiants et d’étudiantes redoublant de l’ex PACES qui pourront entrer en seconde année a été fixé à 6 511 soit un nombre dérisoire de deux places supplémentaires.
Les effets d’annonce sur la diminution des déserts médicaux et la volonté de mettre fin au manque de personnel soignants s’avèrent être un tissu de mensonges. Il faut aller plus loin que le simple remplacement des personnels de santé actuels.
L’UEC demande :
- L’ouverture de places supplémentaires par milliers dans les formations en santé et ce dès la première année afin de former à grande échelle le futur personnel de santé de demain dont la société à besoin.
- Un droit au redoublement en PASS
- La construction de locaux et le recrutement d’enseignants et d’enseignantes afin de répondre à ce besoin d’ouverture de places dans les formations et fournir des formations de qualité sur tout le territoire.