Réquisition des logements CROUS, une compensation qui passe mal
100 balles et 2 places contre un logement
Alors même que le tribunal administratif de Paris avait suspendu en référé début septembre la décision du CROUS de limiter les baux d’occupation des logements étudiants au 30 juin, en vue des JO de Paris. La ministre de l’ESR Sylvie Retailleau propose en guise de dédommagement aux étudiants délogés une indemnité de 100 euros ainsi que 2 places pour les Jeux dont les tarifs sont prohibitifs.
Outre le caractère dérisoire et infantilisant du montant de la compensation, celle-ci ne constitue nullement un filet de sécurité pour les étudiant·e·s soumis à cette mesure. En effet, les garanties de Mme Retailleau restent floues, n’indiquant pas où, comment et quand les étudiants concernés seront relogés. Ceux-ci pourraient être relogés très loin de leur logement initial. Induisant alors des surcoûts qui resteront à leur charge alors même que les étudiant·e·s dans les CROUS sont souvent déjà les plus précaires. Par ailleurs, les places pour les Jeux rappellent que la majorité des jeunes n’y auront pas accès du fait des prix faramineux des billets. Ces mesures cache-misère entérinent, enfin, la possibilité de faire des services publics pour les étudiant·e·s des services intermittents, qu’on peut détourner de leur mission au profit d’autres intérêts.
La pénurie structurelle de logements étudiants en France prive de nombreux étudiant·e·s de l’accès à des conditions d’étude de qualité. Les 175 000 résidences étudiantes publiques, pour près de 3 000 000 d’étudiant·e·s, représentent un logement CROUS pour 17 étudiant·e·s. Pourtant, le gouvernement fait encore une fois le choix d’utiliser le service public comme variable d’ajustement.
Ainsi, ce sont 2200 étudiant·e·s que la réquisition de logements CROUS en Ile-de-France mettra dans l’obligation de se reloger.
Un divertissement pour faire diversion
Dans cette situation, il s’agit d’inféoder les CROUS, dont la mission de service public consiste à assurer aux étudiants une qualité de vie, aux intérêts des participants aux Jeux.
A la charité bien mal ordonnée du gouvernement, l’Union des Etudiants Communistes oppose la reconstruction d’un service public digne de ce nom
- La construction de 350 000 logements étudiants dans le parc public
- La rénovation thermique et structurelle des logements crous existants
- L’accès au sport en tant que spectateur·trice mais aussi en tant qu’amateur·trice