Résolution d’actualité étudiante du collectif national de l’UEC du 05 mars 2022
L’UEC à l’offensive pour faire gagner les jours heureux !
À 30 jours du premier scrutin, la campagne présidentielle rentre dans sa dernière ligne droite. Cette élection est un enjeu central dans le paysage politique de notre pays et nous devons mettre toutes nos forces pour la faire basculer en faveur des classes populaires.
Le Mouvement Jeunes Communistes de France, et de fait sa branche étudiante l’UEC, mène campagne pour que la jeunesse du pays se saisisse des enjeux de celle-ci, retrouve espoir en la politique et vote pour le candidat de la jeunesse qu’est Fabien Roussel.
La résignation n’est pas une fatalité. L’Union des étudiants et des étudiantes Communistes a un rôle à jouer auprès des étudiants et des étudiantes du pays pour avancer nos propositions pour un enseignement supérieur émancipateur, ouvert et au service de la société.
Gagnons la paix entre les peuples
L’Union des étudiants et des étudiantes communistes tient à apporter son soutien au peuple ukrainien , mais aussi au peuple russe, aujourd’hui entraînés dans une guerre ne servant que les intérêts des impérialismes.
Nous apprenons que plusieurs universités et des instances de recherche comme le CNRS annoncent leur volonté de rupture scientifique avec les centres de recherches russes. Ces décisions ne permettent pas la résolution du conflit et son des sanctions pour la totalité de la recherche mondiale, la coopération scientifique doit être un outil de la paix entre les peuples !
Nous réaffirmons notre volonté de rester vigilant à toutes discriminations envers les étudiants ou des étudiantes pour cause de leur origine. Chaque étudiant étranger et étudiantes étrangères doit pouvoir étudier sans distinction en France.
Un second semestre à l’image du quinquennat
La fin du premier semestre et le début de second ont eu comme fil rouge l’incapacité du gouvernement d’organiser la tenue d’une activité pédagogique correctement. Frédérique Vidal a appelé à la gestion au “cas par cas” laissant les universités faire face à l’organisation des examens en plein recrudescence de l’épidémie sans consignes claires. Ce sont les étudiantes et les étudiants qui ont subi le stress d’examens incertains alors qu’ils et elles devraient être pleinement consacrés à leurs révisions. Le ministère a eu deux ans pour apprendre, coordonner, anticiper et pourtant répète continuellement les mêmes erreurs.
Si aujourd’hui la majorité des filières tiennent leurs cours en présentiel, plusieurs établissements continuent le distanciel. Cette continuité du distanciel s’inscrit dans la mise en place des campus connectés permettant au gouvernement de réduire les coûts par un personnel plus restreint.
Nous réaffirmons notre volonté d’études supérieures en présentiel avec un personnel nombreux et qualifié pour donner un niveau de formation élevé à l’ensemble des étudiants et étudiantes.
À cette précarité de nos formations s’ajoute la précarité des revenus. En effet, loin d’avoir disparu avec la réouverture des universités, la précarité touche toujours des milliers d’étudiants et d’étudiantes. La médiatisation du phénomène n’a duré que le temps des pics pandémique, mais bons nombres d’étudiants et d’étudiantes vont toujours à l’aide alimentaire afin de pouvoir se nourrir et un étudiant sur deux saute un repas. Si la reprise de l’activité économique a permis aux étudiants et étudiantes de retrouver leurs emplois, l’obligation de se salarier pour financer ses études coûte à la société et aux étudiants et étudiantes. Le salariat estudiantin reste la première raison d’échec des études.
Face à cette situation de précarité, les mois de janvier et de février ont donné lieu à des tentatives de mobilisation. Le 13 janvier, c’est au sujet de la gestion de la reprise des cours et des partiels qu’une première mobilisation a eu lieu suivi par plusieurs dates qui mélangeait cette question de la gestion de l’ESR par le ministère, tout en défendant l’accessibilité à l’Université ; Ces mobilisations n’ont pas trouvé l’écho voulu auprès des étudiants et étudiantes et se sont limitées à des mobilisations sporadiques et inégale en France.
La sélection : injuste, inégalitaire et discriminatoire
Alors que les témoignages d’étudiants privés de master se sont multipliés cette année, les conseils d’universités ont eu à l’ordre du jour la mise en place de la plateforme de sélection en master, trouvermonmaster.gouv.fr. Avec ce véritable Parcoursup en sortie de la licence, le gouvernement a préféré ajouter de la sélection à la sélection plutôt que de répondre au manque de place dans l’enseignement supérieur par un investissement massif. L’UEC a su réagir en premier et a eu un rôle primordial dans l’information et la mobilisation contre ce second Parcoursup. Cela a permis le recul, certes temporaire, de la mise en place de cette nouvelle plateforme de sélection. S’il s’agit d’une première victoire, le combat pour le droit à la poursuite d’études dans la filière de son choix doit se poursuivre, le gouvernement actuel entend bien poursuivre sur sa lancée pour la rentrée 2022-2023.
Mais la sélection en master a montré encore plus son caractère honteusement inégalitaire Un testing réalisé sur 19 universités et 607 masters montre que les étudiants et les étudiantes perçus par les responsables de master comme étant d’origine maghrébine ont 12% de chance de moins d’obtenir une réponse à leur mail concernant une demande d’information. Ce chiffre atteint 30% pour les masters juridiques et 20% pour les masters scientifiques. Ce qui se manifeste ici n’est pas le fruit d’un dysfonctionnement ou de ratés, mais c’est bien la sélection qui s’exprime et c’est bien le racisme qui est à l’origine de cette discrimination honteuse.
Avec la sélection, c’est le principe républicain de l’égalité qui est attaqué. En effet, l’École est censée gommer les discriminations pour permettre à chaque jeune d’accéder aux études de son choix. L’Union des Étudiants et Étudiantes Communistes demande à ce que les critères de sélection en masters et en licence soient rendus publics. L’UE réaffirme l’importance de la suppression de Parcoursup et de toute forme de sélection, en licence ou en master. Le diplôme doit être le seul passeport pour accéder à l’enseignement supérieur.
La destruction de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche toujours en marche
Le Président de la République s’est exprimé début janvier lors de la clôture de la Conférence des présidents des Universités, s’intitulant dorénavant France Université. Lors de cette allocution, Emmanuel Macron a déployé son projet pour l’Enseignement Supérieur et pour la Recherche. Pour le chef de l’État, le système actuel d’études supérieures a fait son temps. Il a remis en cause la démocratisation et la massification de l’enseignement supérieur et la recherche et son financement public.
Le président a dénoncé les faibles taux de présence aux examens en première année et les forts taux d’échec tout en ne remettant pas en cause Parcoursup qui est venu orienter des jeunes dans des filières qu’ils n’avaient pas choisies. Emmanuel Macron termine son analyse en disant que le problème majeur à l’université n’était pas la question de ses moyens, mais plutôt qu’elle n’avait aucun prix pour les étudiants et les étudiantes et que dans le même temps la précarité étudiante était toujours bien présente.
Sous couvert de lutter contre la précarité étudiante et que les universités deviennent des piliers de l’excellence, Macron propose une université payante pour les étudiants et les étudiantes. Le gouvernement a tenté de rétropédaler après ces déclarations, mais ce ne sont pas les propos incohérents de la ministre Vidal qui nous rassureront, nous voyons dans les propos du président la continuité des années de destructions de l’ESR par les gouvernements successifs. Nous devons nous mobiliser afin de faire battre ce projet destructeur pour l’avenir de notre pays et de sa jeunesse. Cette volonté d’augmenter les frais d’inscriptions est déjà à l’œuvre pour les étudiantes et étudiants extra européens, nous réaffirmons la volonté de revenir sur cette mesure inégalitaire.
Le logement étudiant a aussi subi des revers pendant ce quinquennat avec en premiers lieux la baisser des APL mais aussi la non-tenu de la promesse de création de 60000 logements étudiants.
Nos perspectives dans les élections présidentielles
Cette résolution s’ancre dans un cadre particulier qu’est l’élection présidentielle. Nous voyons émerger des projets ou des non-projets pour l’ESR de la part des candidats et candidates de tout bord. Hormis quelques exceptions, la majorité des candidats propose une vision de classe d’un service public qui ne servirait que les intérêts de la bourgeoisie, en mettant en avant une vision “élitiste” de la recherche et de l’instruction supérieure.
Les candidats et les candidates aux services de la bourgeoisie ne proposent évidemment pas le réinvestissement nécessaire dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche et surtout pas le recrutement de personnel. Il est vrai qu’à gauche l’idée d’un “revenu” pour les étudiants fait son chemin, mais pour beaucoup, c’est par la création d’un revenu universel d’existence. Ce type de revenu est un faux nez réactionnaire permettant le nivellement par le bas des salaires et des minimas sociaux et qui en bout de chaîne permet de faire accepter l’assistanat comme modèle de société. Nous devons face à cela proposer un contre projet sérieux et global pour notre pays et donc pour l’enseignement supérieur et la recherche, ce projet porte un nom : La France des jours heureux.
Nous entrons dans la dernière ligne droite de la présidentielle. Dans cette période l’intérêt pour les élections va augmenter, y compris pour les étudiants et les étudiantes. L’ensemble de l’organisation doit se lancer dans cette bataille pour que chaque étudiant et étudiante connaisse le programme des jours heureux et notre candidat Fabien Roussel. Partout sur nos lieux d’études et les cités-universitaires nous devons organiser des conférences et des réunions publiques pour faire connaître notre projet de société !
La campagne est aussi une occasion importante de renforcer la structuration de notre organisation, nous devons utiliser la dynamique autour de notre campagne afin de renforcer nos rangs et établir de nouvelles structures que ce soit dans les établissements d’enseignements supérieurs ou dans les cités U.
Il nous reste un mois pour faire campagne, pour convaincre, faire voter et faire adhérer les étudiants et les étudiantes à l’UEC autour de la candidature de Fabien Roussel et du programme de la France des jours heureux, alors plus un pas en arrière !