VSS à l’université : la politique de la passivité
Une étude récente sortie par l’observatoire étudiant des VSS a montré une stagnation dans les chiffres liés aux violences sexistes et sexuelles. Fondé sur les témoignages de plus de 10 000 étudiant·es, le rapport dresse un état des lieux alarmant des violences sexistes et sexuelles et des LGBTI+phobies dans l’enseignement supérieur.
Le premier rapport de 2020 avait quelque peu remué le gouvernement. La campagne qui en a suivi était tout à fait décevante vis-à-vis des enjeux. L’UEC depuis longtemps alerte sur l’insuffisance et la lenteur des mesures. Aujourd’hui, ce sont les chiffres qui parlent et montrent l’échec du gouvernement.
Selon l’étude, 6 étudiant·es sur 10 déclarent avoir été victimes et/ou témoins d’au moins l’une des 12 violences. Pire, pour les intérogé·e·s l’alcool est toujours considéré comme un facteur qui déresponsabiliserait l’auteur·e. Jusqu’à 1 étudiant·e sur 10 considère que l’emprise de l’alcool atténue la gravité des violences, alors que c’est une circonstance aggravante au regard de la loi.
Le compte rendu de l’observatoire montre aussi que les établissements restent encore très passifs vis-à-vis de la situation. En effet, près de la moitié (44%) des établissements ont conditionné le déclenchement d’une enquête interne à un dépôt de plainte. Pourtant, il est bien précisé dans la loi que l’un n’est en aucun cas conditionné à l’autre.
Face à cela, il est urgent de réagir et de faire reculer les VSS au sein de nos établissements. Tous et toutes devraient pouvoir étudier dans de bonnes conditions, sans subir aucune violence sexuelle et sexuelle.
Pour ça, les établissements passifs, ne mettant pas en place les mesures nécessaires pour l’accompagnement des victimes doivent être sanctionnés. Notamment ceux qui conditionnent le déclenchement d’enquêtes internes.
Ils devront aussi mettre en place des cellules de veille et d’écoute accessibles et efficaces, avec des personnes formées pour accueillir la parole des victimes et pour les réorienter vers des dispositifs adaptés
Ensuite, de vraies politiques de formations doivent être développées dans les universités. Chaque année, l’ensemble des étudiant·e·s doivent voir inscrits dans leurs emplois du temps des séminaires de formations au sujet des VSS.
Enfin, il faut augmenter et pérenniser les moyens financiers et humains pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles et les LGBTI+phobies dans l’enseignement supérieur.